Historique

Grande fierté de Stanstead (Québec) et Derby Line (Vermont), la bibliothèque et salle d’opéra Haskell a intentionnellement été construite sur la frontière canado-américaine. Cet établissement remarquable attire depuis longtemps des visiteurs de partout dans le monde. Suscitant la fascination des médias, Haskell a été mise en vedette dans les bulletins de nouvelles du monde entier et dans de nombreuses publications, notamment Life Magazine, Canadian Geographic, le New York Times et Ripley’s Believe It or Not. Haskell a été reconnue comme un site historique par les gouvernements du Canada, des États-Unis et du Québec.
La bibliothèque et salle d’opéra Haskell est un don de Martha Stewart Haskell et de son fils, le colonel Horace Stewart Haskell, honorant la mémoire du mari de Mme Haskell, Carlos, qui avait mené une carrière prolifique dans le commerce. L’objectif de la famille était d’offrir aux communautés frontalières un centre d’apprentissage et d’enrichissement culturel. La salle d’opéra, située au second étage du bâtiment, avait aussi des fins pratiques. Selon les documents d’origine datant de 1908, elle devait « pour toujours être gérée et utilisée pour soutenir et entretenir » la bibliothèque située à l’étage inférieur.

La pierre angulaire de Haskell a été posée le 15 octobre 1901 par des membres de la loge maçonnique Golden Rule de Stanstead, avec le soutien de membres renommés en provenance des deux côtés de la frontière, y compris le colonel Haskell lui-même. Le bâtiment a été conçu par James Ball, un architecte de Stanstead, et son partenaire Gilbert Smith, de Boston. Les travaux ont été supervisés par Nathan Beach, un entrepreneur général de Georgeville (Québec). Après plusieurs retards, le bâtiment a été achevé en 1904 pour un total estimé de 50 000 $, une somme impressionnante à l’époque.
On a longtemps dit que la bibliothèque et salle d’opéra Haskell était une réplique de la Boston Opera House, mais ce n’est toutefois pas le cas. En réalité, il s’agit d’un bâtiment unique. C’est le seul lieu au monde où l’on peut prendre place dans une salle d’opéra qui est physiquement traversée par une frontière internationale, et où la plupart des spectateurs s’assoient aux États-Unis pour voir un spectacle présenté sur une scène au Canada. C’est aussi le seul lieu où l’on retrouve une bibliothèque aussi inhabituelle : la porte d’entrée est aux États-Unis, le comptoir de prêt et les collections de livres sont au Canada, et la salle de lecture est internationale.
On a longtemps dit que la bibliothèque et salle d’opéra Haskell était une réplique de la Boston Opera House, mais ce n’est toutefois pas le cas. En réalité, il s’agit d’un bâtiment unique. C’est le seul lieu au monde où l’on peut prendre place dans une salle d’opéra qui est physiquement traversée par une frontière internationale, et où la plupart des spectateurs s’assoient aux États-Unis pour voir un spectacle présenté sur une scène au Canada. C’est aussi le seul lieu où l’on retrouve une bibliothèque aussi inhabituelle : la porte d’entrée est aux États-Unis, le comptoir de prêt et les collections de livres sont au Canada, et la salle de lecture est internationale.
Les deux façades sur rue de Haskell sont de magnifiques exemples de l’architecture de la fin de l’époque victorienne, et elles combinent des éléments de plusieurs autres styles. Elles contrastent avec la partie arrière du bâtiment, qui est de style très géorgien ou néo-classique. La bibliothèque et salle d’opéra Haskell est aussi reconnue pour la qualité des matériaux employés pour sa construction : du granite gris de Stanstead pour l’extérieur; et des bois indigènes rares, des vitraux, des mosaïques et des plafonds de tôle décorative pour l’intérieur.
L’atmosphère de la bibliothèque est luxueuse et favorise la détente. Des foyers et des canapés sont présents dans les aires de lecture. Ceci contraste avec l’ambiance festive de la salle d’opéra à l’étage supérieur, avec son cadre de scène, ses chérubins de plâtre, ses murales et ses décors pittoresques. Le rideau à guillotine, les décors, les accessoires et la machinerie sont tous des pièces d’origine bien conservées. Elles forment l’un des ensembles les plus complets au monde de ce type d’équipement. Transporté jusqu’à Haskell en train, le décor est considéré comme l’unique œuvre survivante d’Erwin LaMoss, un artiste célèbre de Boston.
L’excellente acoustique de la salle d’opéra ravit tant les spectateurs que les artistes depuis la soirée d’ouverture du 7 juin 1904. À cette occasion, les Columbian Minstrels ont offert un numéro de blackface à l’ancienne, suivi, en deuxième partie, de la comédie musicale The Isle of Rock, avec la vedette Eugene Cowles, de Boston. Si le caractère raciste des spectacles de minstrel avec des personnages blackface est indéniable selon une perspective du 21e siècle, il s’agissait néanmoins du type de divertissement musical le plus populaire au 19e siècle et au début du 20e siècle.
Au cours du siècle dernier, Haskell a accueilli une variété impressionnante d’artistes et de conférenciers. Des sommités comme William Jennings Bryan et Vilhjalmur Stefansson, explorateur de l’Arctique, y ont fait des présentations. E. Pauline Johnson (Tekahionwake) y a récité sa poésie. À l’époque des spectacles de vaudeville itinérants, les minstrel shows de Sunny South et des Guy Brothers étaient très populaires.
L’excellente acoustique de la salle d’opéra ravit tant les spectateurs que les artistes depuis la soirée d’ouverture du 7 juin 1904. À cette occasion, les Columbian Minstrels ont offert un numéro de blackface à l’ancienne, suivi, en deuxième partie, de la comédie musicale The Isle of Rock, avec la vedette Eugene Cowles, de Boston. Si le caractère raciste des spectacles de minstrel avec des personnages blackface est indéniable selon une perspective du 21e siècle, il s’agissait néanmoins du type de divertissement musical le plus populaire au 19e siècle et au début du 20e siècle.
Au cours du siècle dernier, Haskell a accueilli une variété impressionnante d’artistes et de conférenciers. Des sommités comme William Jennings Bryan et Vilhjalmur Stefansson, explorateur de l’Arctique, y ont fait des présentations. E. Pauline Johnson (Tekahionwake) y a récité sa poésie. À l’époque des spectacles de vaudeville itinérants, les minstrel shows de Sunny South et des Guy Brothers étaient très populaires.

IDes années plus tard, la North Country Concert Association a invité certains des meilleurs interprètes sur la scène de Haskell, qui a mis en vedette du jazz, du blues, du folk, du bluegrass, du rock, de la musique classique, de la danse, ainsi que du théâtre pour enfants ou adultes. L’Orchestre symphonique du Vermont et l’ensemble montréalais I Musici y ont présenté leurs concerts à guichets fermés, tout comme Oliver Jones, le Vermont Jazz Ensemble et plusieurs autres. La société opératique de l’ouest de Montréal présente depuis 25 ans à la salle d’opéra des performances qui sont devenues une tradition, produisant entre autres des morceaux choisis de Gilbert et Sullivan.
Plusieurs générations d’artistes de la scène ont laissé leur signature sur les murs des loges, et celles-ci ont été précieusement conservées. La salle d’opéra n’a jamais été la source de revenus souhaitée par la famille Haskell, mais elle a assurément offert du divertissement intéressant aux communautés frontalières.
Plusieurs générations d’artistes de la scène ont laissé leur signature sur les murs des loges, et celles-ci ont été précieusement conservées. La salle d’opéra n’a jamais été la source de revenus souhaitée par la famille Haskell, mais elle a assurément offert du divertissement intéressant aux communautés frontalières.

De 1993 à 1997, la salle d’opéra a été fermée pour être adaptée aux normes gouvernementales liées à l’accès des personnes à mobilité réduite et à la sécurité incendie. Après un an de travaux, et l’ajout de gicleurs, d’un ascenseur et d’une sortie de secours respectant le caractère historique du bâtiment, la salle d’opéra a connu une réouverture très médiatisée. Depuis 1997, l’horaire complet des spectacles est affiché dans la salle d’opéra chaque saison, du printemps à l’automne.
Aujourd’hui, la bibliothèque et salle d’opéra Haskell est à la fois une institution locale importante et une attraction touristique. Elle est un trésor culturel reconnu mondialement pour son unicité et son caractère précieux à préserver.
Texte par Matthew Farfan
Aujourd’hui, la bibliothèque et salle d’opéra Haskell est à la fois une institution locale importante et une attraction touristique. Elle est un trésor culturel reconnu mondialement pour son unicité et son caractère précieux à préserver.
Texte par Matthew Farfan